Comment choisir son savon écologique douche et ménage ?

 

Chez Madame Nature, je le vois chaque jour dans ma boutique à Thuir : de plus en plus de personnes sensibles ou simplement conscientes veulent faire les bons choix. Pour elles, pour leurs enfants, pour la planète… Et quand il s’agit de savon — un produit si quotidien — on veut être sûr·e à 1000%.

Mais entre les packagings aguicheurs, les labels flous et les faux amis déguisés en « verts », on peut vite se sentir perdu·e ! Et malheureusement, de la bulle éthique à la mousse toxique, il n’y a qu’un pas… Je vais donc tâcher de vous expliquer, avec clarté et honnêteté, ce qu’est vraiment un savon biodégradable et écologique, comment l’identifier, et comment éviter les pièges du greenwashing avec un regard affûté.

Biodégradable : un terme officiellement interdit !

 

 

Le terme « biodégradable » est devenu courant dans le marketing des cosmétiques. Il évoque une idée de respect de la nature, de responsabilité, parfois même de sécurité.

Pourtant en France, depuis mai 2022, le terme biodégradable est interdit. Il ne peut plus apparaître comme allégation sur un produit ou un emballage destiné aux consommateurs, qu’il s’agisse de plastique, de papier… ou de savon.

Il est interdit de faire figurer sur un produit ou un emballage les mentions “ biodégradable ”, “ respectueux de l’environnement ” ou toute autre mention équivalente.

Cette interdiction, issue de la loi Anti-Gaspillage (AGEC) et [inscrite à l’article R541-9-1 du Code de l’environnement](https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000041555718#:~:text=Il est interdit de faire,de matières recyclées effectivement incorporées.), vise à lutter contre les fausses impressions : un produit dit « biodégradable » pourrait sembler inoffensif s’il est abandonné dans la nature, ce qui est inexact et dangereux pour l’environnement. Ce que la loi interdit donc, c’est l’usage trompeur ou flou d’allégations environnementales.

 

La notion de biodégradabilité dans l’usage courant

 

Du côté de l’usage courant, un savon est dit biodégradable lorsqu’il peut être décomposé naturellement par des micro-organismes (bactéries, champignons, algues…) dans un délai raisonnable (28 jours), sans laisser de traces nocives pour l’environnement.

En gros, jusqu’à ce que les molécules initiales soient complètement transformées en gaz (dioxyde de carbone, dioxyde de soufre, etc.) et en eau. Cela signifie qu’après son usage — sous la douche, dans un évier, ou même en pleine nature — le savon ne devrait polluer ni les sols, ni les eaux.

Mais attention : cette donnée peut être partielle, et certains tests ne prennent en compte qu’un ingrédient isolé et non la formule complète. C’est sur ce flou entretenu que peuvent jouer les marques pour nous influencer.

En plus, un savon peut être techniquement biodégradable tout en contenant des ingrédients irritants ou douteux pour la santé : parfums de synthèse, conservateurs allergisants, tensioactifs agressifs, etc. Cela ne suffit donc pas à garantir qu’il soit doux pour la peau ou adapté à un usage familial, encore moins à un usage écologique…

 

Parlons plutôt de savon écologique

 

Chez Madame Nature aussi, on utilise le terme biodégradable au quotidien. Mea culpa. Il est pratique, mais de mon point de vue, il se veut aussi sincère car je fais toujours en sorte de choisir des fournisseurs qui réfléchissent à ces questions de pollution et de durabilité, pour leurs produits comme pour les emballages ou encore les modes de production.

Je pense qu’un bon savon biodégradable doit remplir trois critères essentiels :

  1. Être réellement biodégradable, (formule complète comprise) même s’il ne peut être commercialement étiqueté comme tel ;
  2. Ne pas contenir de substances controversées, ni pour la peau ni pour l’environnement ;
  3. Être fabriqué de manière éthique, si possible localement, avec des ingrédients naturels et traçables.

Faudrait-il plutôt l’appeler :

  • savon avec ingrédients d’origine végétale ?
  • savon à impact réduit ?
  • savon zéro impact ?
  • savon non toxique ?
  • savon artisanal ?
  • savon éthique ?
  • savon naturel ?
  • savon vegan ?
  • savon écologique ?

Quoi qu’il en soit, je fais confiance à mes fournisseurs pour produire des savons les moins impactants possible pour la planète et pour notre santé. Je sais qu’ils s’emploient à ne pas utiliser de marketing mensonger, car cela fait parti de l’ADN de leur marque.

Les différents usages du savon biodégradable

 

savon biodégradable utilisation

 

Pour les besoins de cet article, et en vue de toucher et de sensibiliser un maximum de consommateurs, j’ai quand même besoin d’utiliser l’expression « savon biodégradable »…

Ce qu’il faut retenir, c’est que lorsqu’un savon est rincé, il finit dans les eaux usées. En milieu urbain, les stations d’épuration peuvent éliminer une partie des résidus chimiques — mais ce n’est pas toujours le cas, et de nombreux composants se retrouvent dans les rivières, les nappes phréatiques, les océans.

En pleine nature (camping, randonnée, bivouac), l’impact est encore plus direct. Un savon non biodégradable peut contaminer un cours d’eau, même en petite quantité.

C’est là que le choix du produit devient essentiel. Même si le savon n’est pas parfait, je vous invite à opter pour un savon qui contient le moins d’ingrédients problématiques possible (j’en fais la liste un peu plus bas dans l’article 👇).

Choisir un savon biodégradable, ce n’est pas seulement faire un choix plus sain pour soi et plus respectueux pour la planète — c’est aussi faire le pari de la simplicité et de la polyvalence. Contrairement aux produits conventionnels, souvent spécialisés à l’extrême (un flacon pour chaque geste, chaque partie du corps, chaque situation), le savon biodégradable peut répondre à plusieurs usages du quotidien.

Sous la douche, en voyage, en randonnée ou même pour certaines tâches ménagères, un bon savon solide, bien formulé, peut remplacer plusieurs produits à lui seul. Moins de plastique, moins d’encombrement, moins de déchets.

 

Le savon solide bio pour la douche

 

Dans une routine de soin quotidienne, le savon pour la douche, c’est indispensable.

Pourtant, derrière la promesse de propreté de nombreux gels douches industriels se cachent des tensioactifs irritants, des parfums de synthèse et des conservateurs agressifs — souvent inutiles, parfois problématiques.

Le savon biodégradable solide, lorsqu’il est bien formulé, offre une alternative à la fois douce, sûre et sensorielle. Il nettoie sans agresser, respecte le film hydrolipidique de la peau, et se rince sans laisser de résidus toxiques dans les eaux usées.

Chez Madame Nature, je sélectionne dans mon stock des savons saponifiés à froid gras et bio, enrichis avec une huile végétale bio (olive, coco, ricin, karité…) qui nourrit la peau pendant le lavage. Leur mousse est plus fine, plus naturelle, moins abondante qu’un gel douche conventionnel, mais leur efficacité n’a rien à lui envier. C’est un geste simple, apaisant, qui s’adresse à toute la famille — y compris aux enfants et aux peaux sensibles.

 

 

Le savon écologique pour randonnée, trekking et camping

 

Il est très tentant d’opter pour un savon liquide avec emballage plastique pour le camping, la randonnée et partout où l’on a besoin de se déplacer facilement. L’image du savon solide pas pratique, qu’on essaie de transporter dans dans le sac ou la valise et qui « salit » tout, est tenace…

Sur le moment oui effectivement, la version liquide semble pratique… mais quel dommage pour l’environnement !! Non seulement ces produits contiennent généralement des tensioactifs toxiques, mais en plus, l’emballage plastique est polluant, à la fois à produire, et à recycler.

Et encore, s’il est recyclable !! Sinon il sera tout simplement enfoui ou brûlé… Une abberation 😱

Il existe tellement d’alternatives en savon solide, avec tant d’avantages :

  • prix plus raisonnable : dans le liquide, vous payez pour 80% d’eau)
  • emballage recyclable, voire absent : papier kraft, carton compostable… ou aucun emballage en vrac
  • moins encombrant dans le sac logé dans une boite : compact, léger, il ne risque pas de couler
  • polyvalent : peut être utilisé pour le corps, les cheveux, les mains, voire pour laver un t-shirt en bivouac
  • sans risque en bagage cabine : pas de restriction de volume comme les liquides
  • formule souvent plus saine : sans microplastiques, sans perturbateurs endocriniens, sans ingrédients superflus

Attention : même si un savon est naturel, il faut faire sa toilette loin des cours d’eau qui sont peuplés de petites bêtes. On évite donc de se laver directement dans l’eau, mais plutôt à quelques mètres. La terre et la mousse, servant de filtre, permettront de dégrader les résidus du savon.

Tous les savons biodégradables cités dans la section précédentes sont également adaptés pour la toilette en camping, en trekking ou en randonnée ☝️.

 

🔗 Il suffit d’une Boite à savon en acier de chez Paima, légère et étanche, pour transporter votre savon solide et compact, facilement et n’importe où avec vous !

 

Le savon biodégradable pour le ménage

 

On n’y pense pas toujours, mais un bon savon solide, formulé sans agents agressifs ni additifs polluants, peut aussi rendre de fiers services… dans l’entretien de la maison.

Pas besoin de sprays chimiques aux compositions opaques pour nettoyer une table, un plan de travail ou une paire de baskets boueuses après une balade : un savon biodégradable, c’est aussi un produit ménager polyvalent, simple, doux, mais redoutablement efficace.

À condition, bien sûr, de choisir une formule adaptée : sans huiles essentielles trop puissantes, sans parfums de synthèse persistants, et sans additifs gras (comme le surgraissage des savons de soin), qui pourraient laisser des traces.

Ce type de savon peut servir à :

  • nettoyer à la main certaines surfaces (carrelage, inox, plans de travail) avec une éponge naturelle ou une brosse douce.
  • laver un évier, une baignoire ou un lavabo, sans agresser ni les matériaux… ni les eaux usées.
  • frotter des textiles (col de chemise, taches localisées, semelles de chaussures) avant un passage en machine.
  • remplacer un liquide vaisselle, à condition d’avoir un savon bien dégraissant (à base de coco ou de ricin, par exemple), et d’utiliser de l’eau chaude.

⚠️ Ce n’est pas un produit miracle, ni une solution pour tout.

✅ Mais dans une démarche de réduction des produits ménagers, pour une personne qui veut simplifier sa consommation tout en limitant les emballages et les substances toxiques, un savon bien choisi peut largement suffire pour une grande partie des petits nettoyages du quotidien.

♻️ Et au passage : c’est une très belle porte d’entrée vers un mode de vie plus sobre, plus cohérent… et souvent, plus apaisant aussi.

 

Acheter du savon biodégradable : gare au greenwashing

greenwashing savon biodégradable

 

Je dois vous l’accorder, avec la publicité partout et les réseaux sociaux, c’est assez difficile de faire le tri dans l’information que l’on nous sert…

Et le savon, hélas, n’échappe pas à cette tendance.

Pour un œil non averti, il est facile de croire qu’un savon est respectueux de l’environnement… simplement parce qu’il est vert, en papier kraft, ou parce qu’il arbore un arbre ou une goutte d’eau sur l’étiquette.

Entre les marques cosmétiques sincères dans leur démarche écologique, qui ont des produits vraiment durables, et les marques qui utilisent quasiment les mêmes codes tout en masquant (ou en nous trompant sur) la réalité de leurs produits, il y a de quoi être perdu·e. Et malheureusement, cela dessert les entreprises œuvrant réellement en faveur de l’écologie.

Vous pouvez voir dans le tableau suivant que des termes utilisés avec sincérité par certaines marques peuvent tout aussi bien être employés abusivement par d’autres :

 

 

Stratégie marketing Ce qu’on lit ou voit Ce que ça cache
1. Mots vagues non réglementés

“Naturel”, “éco-friendly”, “zéro déchet”, “respectueux de la planète”, “safe”, “green”


Aucun encadrement légal. Ces termes sont utilisés sans preuve, pour donner une bonne image, et parce qu’ils nous inspirent quelque chose.
2. Discours affectif et nostalgique “Comme au temps de nos grands-mères”, “recette d’antan”, “comme avant”, “authentique” Évoque la tradition pour rassurer, sans engagement réel sur les ingrédients ni la méthode de fabrication.
3. Design trompeur Emballage kraft, feuilles, arbres, gouttes d’eau, typos manuscrites Une esthétique “nature” qui suggère une démarche écologique, sans que ce soit vérifié dans les faits.
4. Usage du mot “biodégradable” “Savon biodégradable”, ou descriptions floues (“ne laisse aucune trace dans la nature”) Allégation interdite par la loi en France (AGEC, 2022), car elle donne une fausse impression d’innocuité environnementale.
5. Segmentation excessive

“Savon spécial visage”, “savon spécial rando”, “savon spécial bébé”

Stratégie commerciale : formules souvent identiques, mais emballées différemment pour inciter à acheter plus.
6. Mise en avant d’un ingrédient “alibi” “À l’huile d’olive”, “au calendula”, “à l’aloe vera” L’ingrédient star est parfois présent en quantité infime, juste assez pour le citer sur l’étiquette, mais sans réel intérêt pour la santé.
7. Certifications partielles ou trompeuses Logos ressemblant à des labels officiels, ou vrais labels sur un seul aspect (ex. : emballage recyclable) Une certification peut masquer d’autres problèmes (ex. : un savon labellisé “bio” mais contenant de l’huile de palme). Toujours lire la composition complète.
8. Absence de liste INCI claire Ingrédients non visibles en ligne ou illisibles sur le produit L’INCI (nomenclature internationale des ingrédients) est obligatoire. Son absence ou sa complexité est souvent un choix… pour ne pas vous aider à comprendre.
9. “Ingrédients d’origine naturelle” “99 % d’origine naturelle” Cela inclut aussi des ingrédients très transformés (issus de la pétrochimie ou obtenus par procédés chimiques lourds). “Naturel” ne veut pas dire “inoffensif”.
10. Produits dits “compostables” mais sans précision “Compostable” sans mention du type de compostage Un produit ne peut être dit compostable que s’il est certifié pour un compost domestique ou industriel, avec la mention « ne pas jeter dans la nature » si besoin (obligation légale).
11. Absence de dosage ou de pourcentages “Enrichi en beurre de karité” ou “à base d’huile d’argan” Sans pourcentage précis, cela ne signifie rien. Un savon peut contenir 0,1 % de l’ingrédient mis en avant.
12. Terme “sans” utilisé à outrance “Sans parabènes”, “sans silicone”, “sans aluminium” Parfois utilisé pour des ingrédients qui n’existent même pas dans les savons, ou pour cacher d’autres substances controversées.

 

💡ALORS COMMENT ON FAIT POUR SAVOIR ???

Si vous achetez vos produits en dehors de la boutique ou de l’e-boutique de Madame Nature, où je m’assure de contrôler que tout est bien conforme à la durabilité, je vous recommande d’étudier les ingrédients 👇.

Décryptage des étiquettes et des ingrédients

 

décryptage INCI étiquettes et ingrédients

 

Lire une étiquette cosmétique, c’est un peu comme lire une langue étrangère au départ. Mais en réalité, il suffit de quelques clés pour faire des choix éclairés. L’objectif n’est pas de devenir chimiste, mais de savoir reconnaître les ingrédients problématiques, ceux qui sont intéressants, et surtout… ceux qui se cachent derrière des formules marketing séduisantes ou obscures.

Pour vous aider, il existe pas mal d’applications et de sites qui permettent d’obtenir une évaluation rapide de la composition d’un produit à partir de sa liste INCI (nomenclature internationale des ingrédients cosmétiques). Ce ne sont pas des outils infaillibles, mais cela permet déjà de filtrer une grande partie des formulations problématiques. On peut citer :

Je vous propose un exemple rapide avec l’outil Safety Makeup et la recette du Savon solide bio Pure Black – Savonnerie Les Arts du Savon que j’ai en stock :

 

💡 Recette : Sodium Olivate, Sodium Cocoate, Sodium Shea Butterate, Aqua, Glycerin, Ricinus Communis Seed Oil, Olea Europaea Fruit Oil, Carbon, Butyrospermum Parkii Butter, Cocos Nucifera Oil

 

Je copie-colle et voici le résultat :

 

 

 

 

Tableau des substances controversées dans les cosmétiques

Je vous propose ci-dessous une liste très incomplète des ingrédients problématiques, tant pour la santé que pour l’environnement, contenus dans les produits cosmétiques et d’hygiène (pas seulement dans les savons). Vous pouvez en apprendre davantage directement sur le site UFC Que Choisir :

 

 

 Nom INCI Fonction Risque principal identifié
BHA (Butylated Hydroxyanisole)

Antioxydant


Cancérogène possible (CIRC), perturbateur endocrinien, toxique pour la reproduction
BHT (Butylated Hydroxytoluene)
Antioxydant Perturbateur endocrinien suspecté
Butylparaben, Propylparaben
Conservateurs  Perturbateurs endocriniens (effet œstrogénique)
Ethylhexyl Methoxycinnamate  Filtre UV  Perturbateur hormonal, agit sur les œstrogènes et la thyroïde
Triclosan

Antibactérien

Perturbateur endocrinien, favorise la résistance aux antibiotiques
 Benzophenone-1, Benzophenone-3 Filtres UV  Perturbateurs endocriniens suspectés
Octocrylene Filtre solaire Peut se transformer en benzophénone (cancérogène), perturbateur endocrinien
Homosalate
 Filtre UV Perturbateur endocrinien suspecté
 Cyclopentasiloxane, Cyclotetrasiloxane, Cyclomethicone  Silicones volatils Perturbateurs endocriniens, toxiques pour la reproduction
Butylphenyl Methylpropional (Lilial)  Parfum Toxique pour la reproduction, allergène reconnu
Methylisothiazolinone (MIT), Methylchloroisothiazolinone (MCIT) Conservateurs Très allergisants, sensibilisants puissants
Résorcinol
 Agent colorant (colorations capillaires) Perturbateur endocrinien suspecté
Colorants capillaires synthétiques Coloration Hautement allergisants
Phénoxyéthanol Conservateur Toxique pour le foie et le sang à forte concentration
Sodium Lauryl Sulfate (SLS), Ammonium Lauryl Sulfate (ALS) Tensioactifs Irritants pour la peau et les muqueuses 
Dioxyde de titane (CI 77891) Colorant blanc Cancérogène possible par inhalation (forme nanoparticulaire) 
Huiles minérales, hydrocarbures de synthèse (lèvres) Agents filmogènes, brillants Risques d’ingestion et de toxicité à long terme

 

 

Observez les labels (mais gardez l’œil critique)

 

Les labels peuvent être d’excellents repères pour orienter vos choix de produits d’hygiène et cosmétiques, à condition de bien comprendre ce qu’ils garantissent… et ce qu’ils ne garantissent pas. Tous ne se valent pas, certains sont très exigeants, d’autres beaucoup plus permissifs. Et parfois, leur simple présence peut créer un sentiment de sécurité… qui ne suffit pas toujours.

  • Ne vous fiez jamais uniquement au logo. Utilisez-le comme point de départ, pas comme garantie absolue.
  • Lisez toujours la liste INCI : même un savon labellisé bio peut contenir de l’huile de palme, ou des agents moussants issus de procédés chimiques lourds.
  • Enfin, si vous avez un doute : demandez. Une marque réellement engagée vous répondra clairement. Et si elle se cache derrière son packaging… c’est rarement bon signe.

 

✅ Labels à forte exigence

  • Nature & Progrès : probablement l’un des cahiers des charges les plus rigoureux. Interdiction totale de l’huile de palme, de la pétrochimie, des ingrédients controversés, et engagement fort pour le local, l’éthique et l’agriculture biologique.
  • Slow Cosmétique : plus qu’un label, c’est une mention attribuée à des marques transparentes, engagées, avec une vraie cohérence entre discours, composition et impact environnemental.
  • Cosmos ORGANIC / COSMEBIO : labellisent des produits dont une partie significative des ingrédients est d’origine biologique. Ils interdisent un certain nombre de substances problématiques, mais tolèrent encore des ingrédients discutables comme l’huile de palme ou certains tensioactifs issus de la coco (SCI, SLMI…).
  •  

⚠️ Labels intéressants, mais pas suffisants

  • « Vegan », « Cruelty Free » : ne garantissent rien sur la composition du produit. Ils indiquent seulement l’absence de tests sur les animaux ou d’ingrédients d’origine animale. Un savon “vegan” peut très bien contenir des tensioactifs irritants ou des parfums synthétiques.
  • « 100% naturel », « sans… » : ce ne sont pas des labels officiels. Ils peuvent être apposés sans contrôle externe. “Sans paraben” par exemple ne signifie pas “sans danger” ; cela peut juste cacher un autre conservateur encore plus agressif.

La règle pour bien acheter son savon écologique

 

bien acheter son savon écologique

 

Vous n’y avez peut-être pas réfléchi, mais acheter un savon biodégradable, c’est aussi un choix politique, éthique, écologique et sanitaire. En prenant en compte un ensemble de critères — au-delà du prix, du parfum ou du packaging — on peut véritablement changer sa façon de consommer, pour soi et pour la planète.

Je vous propose une grille de lecture simple et réaliste pour vous aider à faire un achat éclairé, cohérent et durable. Et cela vaut pour un savon écologique comme pour tous les autres produits cosmétiques et d’hygiène :

 

 

Critère À privilégier À éviter / questionner Priorité
Ingrédients

Huiles végétales bio, beurres naturels, glycérine, argiles 


SLS, SCI, SLMI, parfum synthétique, huile de palme… tout ce qui est dangereux pour la santé et l’environnement. ⭐⭐⭐
Transparence de la marque
Liste INCI claire, service client réactif Allégations vagues, discours marketing flou ⭐⭐⭐
Origine des matières premières
Plantes locales, circuits courts, origine claire  Ingrédients exotiques, flous, ou importés sans transparence ⭐⭐
Méthode de fabrication  Saponification à froid, artisanat, lot maîtrisé Fabrication industrielle, surchauffe, procédé chimique ⭐⭐
Engagement éthique

Labels exigeants, démarches RSE, marque engagée

Absence d’engagement clair, greenwashing ⭐⭐
Packaging
Zéro déchet, carton compostable ou réutilisable  Plastique, emballage inutile ou trompeur ⭐⭐
Logique de consommation Achat en lot, mutualisé, espacé dans le temps ; usage sobre Commandes fréquentes, unitaires, achetées au moindre besoin ⭐⭐
Transport / distribution
Fabrication locale (en France, c’est déjà bien), distribution cohérente Produits importés, circuits longs, sans traçabilité
Polyvalence du produit
 Un savon multi-usages, simple, durable  Produits segmentés, qui poussent à consommer plus

 

  • ⭐⭐⭐ = prioritaire, essentiel pour la santé / l’éthique
  • ⭐⭐ = important, mais peut dépendre du contexte ou des contraintes
  • ⭐ = bonus, à considérer quand on peut, sans pression

💡 Attention quand même à ne pas trop culpabiliser :

L’idée n’est pas de tout cocher à chaque fois pour vos achats, mais de savoir où mettre votre attention en priorité. Un savon transparent, sain, localement fabriqué, avec une composition simple, coche déjà les cases essentielles. Le reste, c’est du plus — à ajuster selon vos moyens, vos ressources, vos besoins, vos valeurs.

Et ce n’est pas seulement ce qu’on achète, mais comment on l’achète, à quelle fréquence, avec quelle conscience, qui fait toute la différence. Ce vers quoi il faut tendre, c’est être raisonnable pour alléger notre impact sur les ressources naturelles.

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